LES AUTORITÉS PUBLIQUES PEUVENT-ELLES FAIRE MIEUX?

Le contexte actuelle de pandémie amène son lot de stress et d'incertitude. Le simple fait d'aller à l'épicerie ou de croiser des gens dans la rue peut faire surgir une peur ou un inconfort à l'intérieur de soi. Nous traversons ainsi une période trouble où l'on peut facilement accumuler des tensions et du stress, et en être affecté.

Bien que la distanciation sociale et le port du masque ont sans doute permis de mieux contenir la propagation du virus, il n'en reste pas moins que ces mesures ont tendance à entraîner un renfermement sur soi, et pour certains un isolement non-souhaitable qui fragilise encore plus leur état psychologique. Il est donc possible que cela laisse des séquelles à plus long terme, surtout pour les personnes les plus vulnérables (personnes âgées ou atteintes de maladies chroniques), mais aussi pour tous et chacun.

Il existe plusieurs approches thérapeutiques qui peuvent aider à mieux faire face au débordement d'anxiété que l'on peut vivre et qui mettent l'accent sur un meilleur équilibre à l'intérieur de soi, dont la psychologie, l'acupuncture, l'ostéopathie, la naturopathie, la massothérapie, la chiropratique et les techniques de respiration-méditation (yoga, Qi Gong...). Ces approches aident à prendre conscience que le corps physique peut être affecté quand s'accumule du stress dans notre vie quotidienne.

Et c'est principalement ici que le discours des autorités fait défaut, dans le sens qu'au lieu d'informer et de promouvoir une meilleure gestion du stress, la peur est utilisée et sert d'argument pour dicter la conduite. Il est une chose de dire "Ne faites pas ça!" ou "Faites cela!", mais il en est une autre d'informer la population sur ce qui est sain pour elle, en termes de conseils pour améliorer la santé de chacun.

L'urgence sanitaire avait sa raison d'être et les mesures préventives aussi, sauf que de maintenir les gens dans la peur sans donner toute l'information nécessaire contribue à une forme d'ignorance qui, en bout de ligne, est nuisible pour le bien-être de la population. Le danger actuel est que cette peur véhiculée infantilise et rende les gens moins autonomes vis-à-vis leur santé.

Il est donc possible que l'anxiété et les symptômes dépressifs gagnent du terrain au cours des prochains mois, d'autant plus que l'économie a été durement touchée et que plusieurs vivent une insécurité financière. L'occasion est donc belle en ce moment pour promouvoir différentes approches thérapeutiques afin de soulager au mieux le stress et les malaises qui en découlent. Mais les autorités saisiront-elles la balle au bond? N'auront-elles bientôt comme seul remède un vaccin à offrir à la population, et ce pour contrer une morosité collective?

Martin Moisan, M.D.
Kanesatake Health Center
12, Joseph Swan
Kanesatake (Québec)
J0N-1E0


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